vendredi 15 juin 2012

Rencontre sur la Ruta 3

Environ 500 Km après avoir quitté Puerto Madryn, nous faisons une petite pause déjeuner à Caletta Olivia, une petite ville au bord de l’océan vivant apparemment de l’extraction du pétrole. Une dame vient à notre rencontre, nous sommes maintenant habitués à être sollicités par la population qui veut savoir qui nous sommes et voir d’un peu plus près notre maison roulante, la « casa rodante » en espagnol. Nous apprécions beaucoup ces moments de partage. Patricia Elizabetha nous conseille de nous arrêter à quelques kilomètres après la sortie de la ville si nous voulons voir des lions de mer.


 
Ils sont là...
A peine avons-nous repris notre chemin que deux auto-stoppeurs lourdement chargés nous font signe. Tonia et Alex, allemands, la vingtaine, visitent l’Amérique latine avec leur sac à dos et se rendent également à Ushuaia. Ils nous accompagneront durant une bonne semaine le temps de rejoindre notre but commun. Notre rythme de croisière leur convient. Suivant les conseils de Patricia Elizabetha nous nous arrêtons tous ensemble pour une des pauses photos animalières des plus impressionnantes. Ils sont là, à une centaines de mètres de la route derrière une dune de cailloux. Les lions de mer se prélassent au soleil et nous laissent nous approcher de vraiment très très près, cette fois sans gardes ni barrières…Mais prudence ! On nous a prévenu que ces bêtes là sont pacifiques mais que si elles se sentent agressées elles peuvent mordre !
 la pause là?? ça va?

Coucou, c'est nous
Alex à la trompette
Puis ce sont à nouveau plusieurs centaines de kilomètres de paysages plats et de routes rectilignes qui défilent. Nous passons entre autre par Puerto San Julian, Rio Gallegos. Alex voyage avec sa trompette accrochée à son sac à dos, il affectionne un style de musique plutôt plaisant, la Bossa Nova. 
De temps à autre une douce mélodie s’échappe de notre ccar.  


Bivouac à Puerto San Julian
Les premiers contreforts de la Cordillère commencent à se dessiner à l’ouest. D'un commun accord nous décidons de nous octroyer une pause d'une journée que nous passerons, sur les conseils du guide de voyage de nos deux hôtes, à Lago Azul, un site volcanique. Arrivés aux aurores, nous sommes accueillis par le givre et deux caranchos perchés sur les hauteurs du volcan. 
Le magnifique  Lago Azul




Un carancho nous guette
Ces charognards, de beaux rapaces par ailleurs, attendraient-ils notre trépas ?


Au fond du cratère du Lago Azul
Effet de givre au bord du cratère




















Malgré leur jeune âge, Angèle et Tim participeront avec nous à une longue marche à la découverte des volcans éteints. Les pâtures alentours sont couvertes de pierres de lave.  On trouve même une dentition complète et des vertèbres de vache, des crânes de moutons et guanacos. Pour le plus grand plaisir de Tim qui ramène tout ça dans le ccar. Ambiance, ambiance...  
Mais où sont Tonia et Alex ?

Randonnée sur la pierre de lave
Les Vandelleglobtrotters
Le soir, au coucher de soleil, un air de trompette résonne au milieu du volcan. L'écho renvoie les notes. Merveilleux moment dans ce site sonore d'exception. Malheureusement le froid nous oblige à vite rejoindre le ccar. 
Nous bivouaqueront à 100m du cratère. Nous sommes seuls dans cet endroit magique, ce sont des moments de pur bonheur partagé. Pour le deuxième soir qu'ils nous accompagnent nous proposons à Tonia et Alex de leur faire une place dans le ccar : il est possible en effet d'y installer un lit double d'appoint. Vu qu'ils partagent notre quotidien et que les températures commencent à être particulièrement froides, ils passeront désormais les nuits qui restent avant Ushuaia dans notre confortable maison roulante. 
Nous roulerons presque 1000 km ensemble. Nous formons une grande famille. Les tablées sont toujours joyeuses. Les enfants les adorent. Tonia offre à Tim et Angèle un bracelet brésilien qu'elle a confectionné pendant nos longues heures de trajets. Celui d'Angèle à même un petit coquillage incrusté.
Au troisième jour, nous passons la frontière argentino-chilienne, nous obligeant à une longue pause pour manger ou cuire nos réserves de fruits, légumes et oeufs qui sinon devront être jetés. Même les zorros qui traînent là savent que c'est une bonne planque.
Les zorros rodent à la douane argentine/chili
  
Attente à la frontière chili/argentine
Les autorités chilienne apparemment très strictes se contenteront des odeurs de cuisine avant de nous donner le feu vert pour passer la frontière. C'est donc par le Chili que nous allons aborder l'île de la Terre de Feu : "Isla de Tierra del Fuego". Un mini ferry nous fait traverser en quelques minutes le célèbre détroit de Magellan. Nous allons ensuite, quelques 200 km plus loin, franchir de nouveau la frontière pour revenir sur le territoire argentin. Il nous reste maintenant seulement 300 km avant de rejoindre la destination phare de notre périple en Argentine, mais une dernière halte s'impose avant d'attaquer le relief du bout du monde....


Méfies-toi Alex !

 
Traversée du détroit de Magellan









Nous passerons une dernière journée tous ensemble dans la « ville du bout du monde » et nous séparerons, non sans peine, après une dernière nuit. Leur rencontre aura été l’occasion de communiquer en plusieurs langues : en anglais, en espagnol et en français, parfois même un peu en allemand...et même d’autres fois en « franglaignol » !!!
Malgré les quelques contraintes liées à la vie à six dans le ccar, la présence de nos deux jeunes hôtes nous a apporté beaucoup de bonne humeur et les heures de routes sont passées comme une lettre à la poste. 

Nos hôtes, avant de nous dire au revoir...

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